Population la plus touchés

 

Responsable de plus de 25 000 nouveaux cas chaque année en France, le cancer des bronches peut être considéré comme un problème majeur de santé publique dans notre pays. Cancer le plus fréquent chez l’homme, il représente en effet la première cause de mortalité par cancer chez les hommes et la troisième chez la femme.

Pas moins de 27 000 décès par an sont imputables chaque année en France au cancer bronchique. Des chiffres impressionnants, qui rappellent qu’il est essentiel de développer les moyens de prévention contre ce fléau en renforçant la lutte contre le tabagisme. La France ne se distingue d’ailleurs en rien des autres pays développés en la matière. Des données rendues publiques le 16 septembre 2002 par la Société européenne des maladies respiratoires laissent penser que ce cancer devrait demeurer la troisième cause de mortalité sur le vieux continent durant les décennies à venir. A l’échelle mondiale, cette tumeur a également un impact considérable (près d’un million de décès par an).

a) Jeunes et vieux davantage concernés

Les données sur le cancer bronchique demeuraient jusqu’ici parcellaires en France et portaient essentiellement sur la mortalité. L’enquête KBP (cancer broncho-pulmonaire), qui a été réalisée en 2000 à l’initiative du Collège des pneumologues des hôpitaux généraux, offre l’avantage de fournir pour la première fois des informations précises sur les caractéristiques de cette tumeur.

L’analyse des 5 667 nouveaux cas recensés en l’an 2000 dans 148 services de pneumologie des hôpitaux généraux, révèle ainsi que l’âge moyen des malades est de 64 ans dans notre pays. Néanmoins, cette tumeur tend depuis quelques années à augmenter chez les plus jeunes et les plus vieux.

A titre d’exemple, 1,6 % des patients de l’enquête avaient moins de 40 ans et 15 % moins de 50 ans. Compte-tenu de l’âge des patients, ces chiffres apparaissent tout de même élevés.

Quant à la proportion de malades de plus de 70 ans, elle s’est également accrue pour atteindre 33 %. Cette forte proportion pourrait modifier les attitudes thérapeutiques des médecins hospitaliers. Jusqu’à présent, ces cancers des personnes âgées donnaient souvent lieu à un traitement moins intensif que celui réalisé chez des malades plus jeunes, cette pratique n’est peut-être pas souhaitable.

En tout cas, chirurgiens et cancérologues devront dorénavant prendre de plus en plus souvent en charge des cancers broncho-pulmonaires chez des personnes d’un âge très avancé. Ce phénomène nécessite des précautions particulières liées à la présence fréquente d’autres maladies ainsi qu’à une santé générale plus fragile.

b) Les femmes de plus en plus touchées

Les femmes françaises fument de plus en plus. Malheureusement, elles en payent le prix. L’enquête KBP 2000 montre en effet que le pourcentage de femmes touchées par ce cancer a augmenté de 30 % en 7 ans (16 % de femmes en 2000 contre 11 % en 1993).

Ce phénomène est observé dans toutes les nations industrialisées et de nombreux experts estiment que le cancer bronchique pourrait, chez les femmes, dépasser dès 2020 par sa fréquence tous les autres cancers, y compris le cancer du sein. En 2050, les femmes pourraient être atteintes par cette tumeur dans les mêmes proportions que les hommes.

L’augmentation de fréquence de ce cancer semble être par ailleurs plus rapide chez les femmes que celle noté chez les hommes, il y a quelques décennies. Le cancer du poumon semble être diagnostiqué plus tardivement chez elles.

Petite lueur d’espoir néanmoins, des études allemandes, brésiliennes, suisses, américaines et canadiennes suggèrent qu’à un stade de développement comparable, le cancer du poumon pourrait être un peu moins grave chez les femmes. Un fait encore mal compris mais qui pourrait mettre en jeu des paramètres hormonaux.

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